
Et on continue l'intrigue sur Alsakan :sournois: ! La politiqueeee :love: :love: !
Le lendemain de son retour sur sa planète natale, Tina Ap Token pressait le pas pour la salle où devait se réunir l’Archaiad. Elle venait d’apprendre que le Premier Régent avait avancé l’heure de la session.
Elle s’évita de bondir hors du turbo ascenseur et de courir dans le couloir, pour ne pas avoir l’air ridicule. Elle devait rester digne de sa fonction de Conseillère. Les gardes s’écartèrent pour lui permettre de passer.
D’un simple regard, elle comprit qu’elle venait d’arriver juste à temps. Tous les dignitaires alsakanis étaient présents, tous représentants des grandes familles nobles et marchandes de la planète depuis l’installation des premiers colons de Coruscant, peu après la création de la République. Plus d’une cinquantaine de membres composaient cette assemblée oligarchique qui veillait jalousement à ses intérêts personnels, bien différents de ceux de leur propre peuple.
Son père voulait changer cela mais la mort avait mis fin à son rêve. Elle devait prendre le relais en même temps qu’elle devait se venger.
Elle commencerait par empêcher la destitution du sénateur Kalad. Elle espérait que l’amirale Delinki avait réussi à contacter les Conseillers les plus importants et les persuader par tous les moyens de faire défection.
Son alliée lui avait conseillée de prendre la parole.
Elle se dirigea vers sa place dans le minuscule amphithéâtre, au milieu de ses partisans qu’elle avait réussi à rallier à sa cause grâce au souvenir de son défunt paternel. Elle croisa quelques regards alors que la majorité des membres de l’Archaiad étaient plongés dans des conversations mondaines ou économiques.
Un garde entra pour annoncer :
- Son Excellence, le Premier Régent d’Alsakan !
À l’unisson, tous les Conseillers se levèrent de leur signe pour saluer le chef d’État qui entra d’un pas vif, un larbin dans son sillage. Orin Melok les toisait avec suffisance, engoncé dans une encombrante toge suivi de Skan Het, ministre de la Défense et lui-même Conseiller de l’Archaiad. Ceux qui veillaient aux intérêts de leur allié Contispex se plaisaient à attiser les dissensions afin de mieux régner.
Tina allait s’assurer qu’ils allaient s’en mordre les doigts, cette fois.
Ils s’assirent à une table sur une estrade qui leur permettait de dominer symboliquement leurs pairs. Une illusion qui les confortait.
Qu’ils en profitent, pensa-t-elle.
- Bienvenue, Conseillers, fit Melok d’un ton péremptoire.
Tous prirent place. Ce fut à cet instant que le regard du Premier Régent croisa celui de Tina, qui ne cilla pas. Ils se défièrent ainsi en silence pendant quelques secondes, suffisamment longtemps pour attirer l’attention des autres dignitaires.
- Conseillère Ap Token, je suis agréablement surpris que vous ayez pu vous libérer du service du sénateur Kalad, fit-il faussement suave.
- Je tiens à cœur les intérêts de mon peuple bien plus que vous ne le croyez, Premier Régent.
- Je n’en doute pas.
Il lui adressa un sourire venimeux auquel elle répondit par sa froideur coutumière à son égard.
- En fait, je suis heureux que vous soyez présente, déclara-t-il. Car c’est bien du sénateur Kalad dont nous débattrons ce matin.
Des murmures s’élevèrent des rangs de Conseillers surpris par ces mots. Tina demeura impassible, s’efforçant de masquer la moindre émotion qui trahirait ses pensées. La politique était un monde dangereux, surtout avec une République menée par un tyran. Et une marionnette locale qui s’efforçait de lui être agréable.
- Très bien, débattons, accepta-t-elle.
Le silence s’appesantit, attendant d’être rompu par le premier intéressé.
- Le Chancelier Suprême de la République m’a fait part de son extrême mécontentement, concernant l’attitude du sénateur. Son excellence accuse le sénateur d’ingérence grave dans les affaires internes de la République et du Sénat.
- Pardonnez-moi, excellence, intervint un dignitaire alsakani. Mais étant sénateur, monsieur Kalad est parfaitement dans son rôle. Les accusations du Chancelier ne possèdent pas le moindre sens.
Melok se permit un rictus dédaigneux.
- Vous ne comprenez pas la situation, Conseiller Arestan. Le sénateur Kalad est en train de mettre en péril le traité signé avec la République à la fin de la Crise.
Des hoquets atterrés traversèrent toute la salle et Melok fut satisfait de son petit effet. Il enfonça le clou.
- Conseillers, vous devez tous comprendre ce qui est en jeu. Le traité nous garantit une autonomie politique et économique, tout en intégrant la République et en bénéficiant de ses avantages, de sa protection. Et nous risquons de perdre tout cela, à cause des lubies d’un sénateur qui a perdu le sens des réalités.
Pour conférer plus de poids à ses paroles, Tina Ap Token le vit se lever pour plus de solennité.
- Nous sommes réunis pour accomplir ce qui est nécessaire pour notre peuple et la paix. Vous allez voter la destitution du sénateur Kalad dans l’intérêt de tous.
Pour la jeune femme, le moment était venu. Elle se leva et brandit le bras au-dessus de sa tête pour réclamer à son tour la parole.
- Conseillère Ap Token, fit Skan Het.
- Merci monsieur le ministre. Je pense que la destitution du sénateur Kalad serait contraire aux intérêts de notre peuple.
- Votre position n’est guère surprenante, puisqu’il vous traîne en laisse sur Coruscant, fit remarquer le ministre.
La réplique fit rire quelques Conseillers.
- Dois-je rappeler à mes pairs que c’est le Premier Régent lui-même qui a proposé Hassan Kalad à ce poste pour nous représenter au Sénat ? Contra-t-elle.
D’autres Conseillers firent part de leur approbation d’un hochement de tête.
- Elle a raison ! S’exclama l’un d’eux.
- Le Premier Régent interprète mal les enjeux. Ce qui est en jeu n’est pas la viabilité du traité que la République nous a imposé de force après la Crise. Non, ce qui a toujours été en jeu depuis la création de la République, c’est la liberté et l’indépendance d’Alsakan ainsi que celles de nos alliés de l’Axe.
Le Premier Régent et le ministre perdirent toute once de sourire.
- Conseillers, bon nombre d’entre vous appartiennent à de grandes familles de commerçants et de marchands. Vos affaires ont-elles prospéré depuis la signature du traité ? Insista Tina.
- La République nous a volé ! Protesta un Conseiller.
- Le traité nous a ruiné ! S’indigna un autre.
L’assemblée fut traversée de cris d’indignation contre l’impérialisme de la République, avant que des clameurs de soutien au maintien du traité ne résonnèrent à leur tour.
- Silence ! Tonna plusieurs fois le ministre Skan Het.
Lorsque le calme s’imposa enfin, Tina reprit :
- Le sénateur Kalad fait tout son possible pour sauvegarder nos libertés que le Chancelier Suprême tente d’entraver. Nous devons continuer à lui apporter notre soutien ! C’est notre devoir en tant que Conseillers, en tant que patriotes !
Des cris furent scandés :
- Elle a raison ! Votons ! Votons !
Le Premier Régent afficha son incertitude par une légère déformation de la mâchoire. L’initiative lui échappait peu à peu.
Il ne pouvait pas retarder le vote, il ne possédait aucun moyen.
- Excellence ? Fit son ministre.
- Finissons-en, tança-t-il résigné.
Skan Het qui affichait une expression sombre, se leva pour demander :
- Qui vote pour la destitution et le rappel du sénateur Kalad ?
Quelques mains éparses se levèrent ici et là. Tina en compta une demi douzaine, elle commença à relâcher la pression et à se détendre.
- Qui vote contre ?
Elle se réjouit de la frustration du Premier Régent qui frappa du poing sur la table, lorsque la moitié de l’Archaiad lui manifesta son soutien. Des applaudissements retentirent même en guise de défi lorsque Skan Het concéda entre ses dents :
- La motion est rejetée.
- Pour Alsakan ! Pour la liberté ! Se réjouit le Conseiller Arestan.
- À bas la République ! À bas le tyran ! Renchérit un autre.
La séance fut levée et les Conseillers quittèrent l’amphithéâtre un à un. Alors que le ministre Skan Het s’entretenait avec quelques rares partisans de Orin Melok, celui-ci barra subitement le chemin à sa jeune adversaire politique.
- Votre excellence ?
- Vous avez gagné cette manche, Conseillère Ap Token. Mais ce n’est que partie remise.
- C’est la voix du peuple qui a parlé, Premier Régent.
- Ah vraiment ? Votre père pensait la même chose et regardez où cela l’a mené.
Le sourire fourbe de Melok n’eut pas l’effet escompté sur la Conseillère qui fronça les sourcils.
- Profitez bien de votre journée et de votre poste de Premier Régent, Melok. Car le sang de mon père réclame vengeance et notre peuple réclame justice.
Elle le contourna en lui donnant un coup d’épaule.
- J’ai des amis bien plus puissants que moi, Conseillère. Ne commettez pas l’erreur de votre père, de l’ignorer.
- Je ne suis pas mon père. Au revoir.
Elle ignora la haine que Melok exprima à son égard pour quitter la pièce. Dans le turbo ascenseur, elle activa son comlink.
- Carmina ? La position de notre ami commun est sécurisée.
- Bien, je devine que Melok ne l’a pas bien pris.
- Je crois qu’il est préférable que je me fasse oublier chez les Kalad.
L’amirale Delinki approuva en s’éclaircissant la gorge.
- J’enverrai quelques hommes sûrs là-bas, histoire de faire comprendre au Premier Régent qu’il n’a pas tous les pouvoirs.
- Merci, amirale.
- Tina, nous ne pouvons plus reculer. Je vais prévenir le sénateur.
- Que les Lunes de Cristal nous bénissent.
La jeune alsakanie coupa son appareil avant de sortir du palais. Dans la rue, elle pressa le pas pour commander un taxi et retrouver sa mère, hébergée chez les Kalad.
L’orage approchait.
La liberté de son peuple se jouerait sur Alsakan mais le sort de la galaxie se jouerait sur Coruscant.
Voilà, j'espère que cela vous a plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de cette partie d'échec qui semble commencer entre Contispex et ses opposants :diable: !
Allez à la prochaine :hello: !